Le cadeau de Papa (il était une fois Papa)
En juin 1997, Papa (Rosaire), mon frère (Gilbert), un ami (Luc) et moi (Maryo) avons organisé un voyage de pêche qui devait devenir le dernier voyage de pêche de papa. Je vais me souvenir de ce voyage toute ma vie : ce fut le plus beau des voyages que nous avons faits avec Papa.
Papa avait même hésité à venir et à la dernière minute, il a finalement accepté de se joindre à nous. Ce que nous ne savions pas, c’est que Papa préparait pour ses fils son dernier cadeau. En fait, il nous a donné le plus beau de tous les cadeaux : « Il a choisi de passer la dernière fin de semaine de sa vie avec nous! » Rien ne laissait croire que ces quelques jours en notre compagnie seraient pour lui les derniers : c’était une belle fin de semaine, merveilleusement ensoleillée et tout le monde était joyeux… à un moment donné, Papa nous a fait une petite frousse : il a eu un problème avec son cœur; mais il s’est reposé et tout a semblé redevenir dans l’ordre. Après ce malaise, Papa était méconnaissable, joyeux comme nous l’avions rarement vu, et nous avons eu énormément de plaisir tout le temps qu’a duré le voyage.
J’avais l’habitude d’être souvent avec Papa, et le dimanche matin, nous sommes partis. Arrivés sur le lac, nous nous sommes installés. L’endroit était magnifique, comment on en voit sur les cartes postales, l’air était bon, et, comble de bonheur, le poisson semblait être au rendez-vous. Mais on pense toujours qu’on pourrait faire mieux ailleurs, et quelques heures plus tard, en après-midi, Papa me dit à quelques reprises « Ça ne mord pas ici, veux-tu, on va aller là-bas pour voir… ». Bien que notre pêche soit déjà relativement bonne, il me fit cette remarque encore quelques fois, et moi, hé bien, vous me connaissez, ça me faisait toujours plaisir d’acquiescer à ses demandes. C’est là que Papa me fit cette étrange remarque : « C’est pas drôle de traîner et de ramer pour un vieux comme moi, » dit-il, « j’aurais dû rester à la maison. » Instinctivement, je lui ai répondu, « Tu sais, mon Rosaire, quand tu ne seras plus là, je ne pourrai pour rien faire pour toi, et ça, c’est vraiment pas drôle ». Je ne savais pas à ce moment que cette réponse était presque prémonitoire. Toujours est-il que nous avons continué notre voyage et Papa était content. Il a pris pas mal de poisson, de quoi satisfaire le pêcheur en lui, et il s’est amusé ferme avec nous. Il était heureux d’être avec ses fils et avec notre ami Luc, qu’il aimait beaucoup. Le reste du périple s’est déroulé sans histoires, dans la joie et la bonne humeur.
Nous avons fini le voyage et nous sentions bien que Papa n’était pas comme d’habitude; il semblait vraiment heureux et il était jovial, et comique. à un certain moment, il a dit : « Je crois bien que je ne pourrai plus y aller à l’avenir. » Habituellement, il était un peu triste de revenir à la maison et il disait « J’ai déjà hâte à l’an prochain pour notre voyage de pêche, les ti-gars. » Cette dernière fois, le ton était différent. Naturellement, dans ces circonstances, c’est après coup qu’on réalise, et ce n’est qu’alors que ces détails prennent toute leur importance!
De retour à la maison, il a fait plein de petites choses qu’il ne faisait pas habituellement, il sortait de sa routine. Le mercredi, il est allé voir ses amis et le même soir, malheureusement, il a fait un deuxième infarctus, celui qui allait lui être fatal. Le lendemain, 12 juin 1997, je m’en souviendrai toute ma vie, cette journée-là, j’ai eu à prendre la plus terrible décision de ma vie : celle de faire débrancher Papa. Croyez-moi, je ne souhaite cela à personne, pas même à mon pire ennemi.
Aujourd’hui, je suis certain que Papa est là-haut avec Dieu (son chum, comme il l’appelait). Jamais Papa ne faisait quoi que ce soit sans en parler avec son chum. En fait, je crois que c’est son « chum » qui est venu le chercher pour avoir un bon compagnon pour la pêche.
Papa a toujours été plus généreux que nature. Il n’était pas riche, mais il a su nous donner son amour, sa passion de la vie, et il nous a transmis beaucoup de valeurs qui, j’en suis certain, nous ont beaucoup aidés dans la vie. Tout ceux qui on eu le bonheur de le côtoyer sont devenus meilleurs de l’avoir connu.
Avec le temps, au fil des années qui ont passées, je réalise que, bien qu’il ait été fatigué, et qu’il sentait qu’il n’était pas au meilleur de sa forme, Papa a vraiment choisi de nous « donner » sa dernière fin de semaine, et il le savait très bien.
Papa, tu as su garder secret ce précieux cadeau qui restera à jamais dans nos cœurs. Et tu sais, Papa, aujourd’hui, je ramerais encore et toujours pour toi. Jusqu’où tu voudrais aller, aussi loin que tu voudrais aller, pour trouver ce coin secret où les poissons n’attendent que toi. Ça me ferait tellement plaisir!
Je terminerai ces réflexions en vous racontant qui était Papa. Parce que Papa, c’était tout un quelqu’un!!!
Rosaire Tremblay est né le 8 janvier 1927 à Saint-François de Sales au sein d’une famille de 10 enfants. Il était le fils de feu Jean Tremblay et feu élodia Deschènes, il a fait un mariage d’amour avec Thérèse Chabot (« Ma Thérèse », comme il l’appelait) fille de Feu Arthur Chabot et de feu éva Boulet. Il a permis à trois enfants de voir le jour : Danielle, Maryo (Clémence Beaumont) et Gilbert (Line Blouin), et il a toujours été très fier de sa petite famille. Et ont suivi les petits enfants, les fils de Danielle (Dave Morin et Félix Nitello), mes propres filles (éliane et émilie), et les fils de Gilbert (Guillaume et Vincent), en plus d’un arrière-petit-fils, Alex, fils de Dave. Durant plusieurs années, Papa fut propriétaire d’un dépanneur (dépanneur Rosaire) auquel il se dévoua totalement, et c’est Gilbert qui, par la suite, en a pris la relève. Papa était toujours actif, il croyait fermement que le travail ne faisait pas mourir son homme, et il faisait encore sa routine au dépanneur quelques minutes avant de faire son dernier infarctus.
Il nous a laissé de merveilleux instants, de merveilleux souvenirs, mais cette dernière partie de pêche, je la chéri plus que tout autre moment.
Encore merci, Papa pour ce beau cadeau.
Je ne l’oublierai jamais.
Maryo Tremblay
Histoire de famille
Je vous présente mon oncle Jean-Paul, fils de Jean Tremblay et de élodia Deschênes, deuxième d’une famille de dix enfants : Marguerite, l’aînée, mariée à Donald Juneau, Jean-Paul, marié à Marie-Paule Bernier, Lucien, marié à Irène Bernier, Rosaire, marié à Thérèse Chabot, Gabrielle, mariée à Henri Frongillo, Alfred, mariés à Jeanne-Mance Thériault et en seconde noce à Claire Tremblay, Louis-Gérard, marié à Hélène Patry, Thomas-Guy, marié à Réjeanne Aubé, Maurice-Raoul, marié à Jeannine Aubin et François-Ludger, le cadet, marié à Françoise Desrochers.
Jean-Paul est né à St-François-de-Sales au Lac-Saint-Jean, le 15 juillet 1923. Très jeune, il fut soldat dans l’armée à Montmagny. Il était grand et de forte stature, comme son père Jean. Toujours soldat, il fit la rencontre de Marie-Paule Bernier et après quelques mois de fréquentation, la grande demande (de mariage) arriva et sa future épouse s’empressa de lui dire oui; il en fut très ravi. Le mariage sera célébré à l’église St-Thomas de Montmagny le 24 août 1946. Quatorze mois plus tard, le premier bébé d’une famille de huit enfants arriva, sept filles et un garçon. Il fut soudeur et son atelier était au sous-sol de la maison familiale. Ensuite, il se trouva un travail dans la famille de son épouse à l’imprimerie Bernier, propriété de son beau-frère. Après quelques années de loyaux services, il lança sa propre entreprise, « l’Imprimerie du Peuple », qui fut très prospère. Mon oncle y travailla jusqu’à sa retraite, puis son fils Claude prit la relève de l’entreprise familiale. Il aimait la nature, la pêche et surtout sa belle et grande famille.
Je le revois à son chalet au bord du lac Dion : il était heureux et comblé. Quand nous allions faire un tour, nous étions toujours les bienvenus. De plus, son frère, sa soeur ainsi que sa fille avaient eux aussi un chalet au bord du même lac. Après quelques années de retraite, sa belle et tendre épouse décéda et trois ans plus tard, mon oncle Jean-Paul prit la route pour son dernier voyage. Il doit être heureux là-haut avec son père et sa mère et les autres membres de sa famille qui l’ont précédé. Je crois que mon oncle doit se dire du haut des cieux, « je vous aime mes enfants ».
Je laisse maintenant sa fille Suzanne, nous parler de son papa :
« Tout jeune, il fut soldat dans l’armée, mais quand il rencontre sa douce Marie-Paule, il ne put faire autrement que de la demander en mariage. Papa était un grand amoureux de maman. Au cours des ans, il fit de la soudure, du fer forgé au sous-sol de la maison, ce qui n’était pas toujours de tout repos pour la famille et par la suite devint imprimeur, son gagne-pain pour nourrir sa famille tout au long de sa vie.
L’été, il finissait de travailler le vendredi midi puis il partait avec toute la famille en camping soit pour pêcher près d’un lac, soit pour aller voir des régates ou simplement pour le plaisir de tous. Lors d’un voyage autour de la Gaspésie, lorsqu’il voyait une rivière, il nous disait “maudite” belle rivière » et ajoutait « il » doit y avoir du beau poisson là-dedans”. Inutile de vous dire qu’à la fin du voyage lorsqu’on voyait la rivière, avant qu’il ne dise un mot, tout le monde lui lançait la petite phrase et on avait beaucoup de plaisir.
à La suite de l’acquisition d’un chalet au bord d’un lac, son plaisir de la pêche étant comblé, il adorait aller aux champs avec ses petits-enfants pour la cueillette de fruits; tous le suivaient avec leur plat (vide), les mains dans le dos, comme grand-papa. C’était un sentimental, il avait presque les larmes aux yeux tellement c’était beau de les voir le suivre ainsi.
Papa a eu le temps de connaitre quelques arrière-petits-enfants, je suis assuré qu’aujourd’hui, il serait très heureux et fier de pouvoir vous présenter toute « sa belle et grande famille. »
Jean-Paul Tremblay, né 15 juillet 1923 à Saint-François-de-Sales, QC, est décédé 19 mars 2001 à Ste-Foy, QC, et sa sépulture eut lieu au cimetière St-Odilon. Il a épousé Marie-Paule Bernier, le 24 août 1946 à Montmagny, QC, née 21 avril 1927 à Montmagny, QC (fille de Joseph Bernier et Marie-Jeanne Têtu). Elle est décédée le 8 mars 1998 à Lévis, QC, sa sépulture eut lieu le 11 mars 1998 au cimetière St-Odilon.
Voici leurs Enfants :
Denise Tremblay, née 1er novembre 1947 à Montmagny, QC elle a épousé Rémi Bélanger, marié (E.) 11 avril 1971 à Montmagny, QC (fils de Jean-Paul Bélanger et Édith Barras).
- Daniel Bélanger, né 4 août 1974. Marc Bélanger, né 11 février 1976. Il a épousé Mélissa Véronneau.
- Noha Bélanger, née 13 décembre 2005.
- Diane Tremblay, née 2 mars 1949. Elle a épousé (1) Michel Doumax, marié le 12 mars 1972 à Montmagny, QC (fils de Pierre Doumax et Yvonne Lordman) décédé 15 août 1996. Elle a épousé (2) Pierre Marcotte.
- Marie-Alexandra Tremblay Doumax, née 26 sept 1972. Elle a épousé Steeve Allard.
- Frédérique Allard, né 11 juillet 1994.
- Pierre-étienne Tremblay Doumax, né 11 novembre 1973. Il a épousé Julie Tremblay.
- Suzanne Tremblay, née 8 mars 1950. Elle a épousé Jean-Claude Chevrette, marié (E.) 21 mai 1972 à Montmagny, QC (fils de Georges Chevrette et Marie-Louise Beaumont).
- Éric Chevrette, né 25 juin 1973. Il a épousé Kattie Vignola.
- Dominic Chevrette, né 11 février 2001.
- Jérémie Chevrette, né 22 septembre 2002.
- Emmy Chevrette, née 8 avril 2007.
- Carl Chevrette, né 22 février 1975. Il a épousé Josiane Desrosiers.
- Olivier Chevrette, né 6 juin 2006.
Claude Tremblay, né 9 septembre 1951 à Montmagny, QC Il a épousé (1) Carole Côté, marié (E.) 7 mai 1972 à Montmagny, QC (fille de Roméo Côté et Imelda Boulanger). Il a épousé (2) Julie Lamontagne, marié (E.) 21 février 1987.
- Annie Tremblay, née 28 janvier 1974.
- Mariane Tremblay, née 14 juillet 1975. Elle a épousé Jean-Pierre Bourque.
- Mégane Bourque, née 23 avril 2002.
- Jérémy Bourque, né 24 juillet 2006.
- Dominic Tremblay, né 29 sept 1980.
- Élodie Tremblay, née 1er juillet 1992.
- Claudia Tremblay, née 8 avril 1996.
Pauline Tremblay, née le 16 jan 1953. Elle a épousé Dominique Gosselin, marié (E.) 21 octobre 1972 à Montmagny, QC (fils de Gérard Gosselin et Rita Lemieux).
- Isabelle Gosselin, née 27 juillet 1973. Elle a épousé Daniel Boivin.
- Zacharie Boivin, né 21 juin 2003.
- Tommy Gosselin, né 17 mai 1976. Il a épousé Marie-Josée Blanchette.
- Raphaëlle Gosselin, née 15 janv 2005.
Lucie Tremblay, née 19 juillet 1955. Elle a épousé (1) Alain Bérubé, marié (e) 3 mars 1973 à Montmagny, QC (fils de Louis Bérubé et Mina Chassé) décédé 28 mai 1975. Elle a épousé (2) Pierre Bernier. Partenaire Pierre Boutin.
- Alain Bérubé, né 1er octobre 1973, décédé 14 août 1997 à St-Nicolas, QC
- Stéphanie Bérubé, née 18 juillet 1975. Elle a épousé Guy Dion.
- Charles Bernier, né 11 juillet 1984. Il a épousé Jennifer Kirouac.
- Gisèle Tremblay, née 27 décembre 1957. Elle a épousé Christian Cloutier.
- Marie Tremblay, née le 1er octobre 1961. Elle a épousé Peter Warburton, (fils de Gérald Warburton et Joan Baily.
- Christopher Warburton, né 26 novembre 1989 à Ankara, Tr.
- Philippe Warburton, né 26 juin 1994.
Maryo Tremblay
La famille Jean Tremblay, de Lévis, accueille 70 convives
Une salle louée, des dépenses partagées, et du plaisir pour toutes les
générations, voilà une formule épatante pour le souper du Jour de l’An
Par Réal Laberge
MONTMAGNY – En d’autres temps, d’autres solutions! Et la formule expérimentée à Montmagny par la famille de Mr. et Mme Jean Tremblay, de Saint-David de Lévis, pour le souper traditionnel du Jour de l’An, semble s’être révélée heureuse. « Il n’y a pas de doute, on fera de même dans les années à venir. »
Il n’était plus facile, en effet, de réunir sous un même toit, les dix enfants de la famille tout vivants et tous mariés, dont les propres foyers variant d’un à huit enfants, sont répartis entre Montmagny, où M. et Mme Tremblay ont séjourné pendant 13 ans et où se sont établis plusieurs membres de la famille, le Lac Saint-Jean, où le père a travaillé pendant 22 ans comme sacristain à Saint-François de Sales et le secteur de Saint-Davis de Lévis, où les derniers de la famille ont suivi le déménagement définitif de grand-papa et de grand-maman Tremblay.
À CHACUN SON GOÛT
On s’est consulté l’un et l’autre. Puis l’idée a fait jour que la location d’une salle de danse, celle des Chevaliers de Colomb, de Montmagny, permettrait de concilier le désir des aînés de se retrouver tous en famille, le souhait de la jeunesse à gogo de se sentir dans l’atmosphère de liberté du cabaret, qui lui est familier, et la joie de vivre ce premier jour de l’année parmi la nombreuse marmaille, sans trop en subir l’exubérance et les nécessités coutumières.
Chacun participait aux dépenses, éviterait à grand-papa et à grand-maman la fatigue d’une trop pénible préparation ou d’un séjour impensable, si tous devaient participer au souper de famille, comme on le souhaitait. On voulait également que tous, petits et grands, aient le loisir de se mieux connaître, de se parler, de ne pas être confiné aux groupements restreints que conditionnent les logements d’aujourd’hui.
Et c’est ainsi que dans cette vaste salle, à compter de 16 heures, au Jour de l’An, chacun des quelque 70 convives a pu goûter aux différents plants préparés par chacune des familles, qui, les tourtières, les pâtés à la viande, les bonnes fèves au lard, le ragoût de boulettes, la galantine, les salades et les légumes, le jambon roulé aux oeufs, et cet indispensable « pouding » à la viande de grand-maman Tremblay, « sans quoi il n’y a pas de véritable Jour de l’An ».
Personne ne pouvait ainsi se sentir de trop, aussi bien Jean-Paul, l’imprimeur, avec son garçon et ses sept filles, la plupart accompagné de leur petit ami, que Gaby (Mme Henri Frangilo de Lauzon) et ses six petits, dont le poupon n’a que trois mois, ou Maurice, qui n’a que deux enfants.
ON FAIT DIFFÉRENT
Il fallait que le changement de la vie coutumière soit complet pour donner à cette fête familiale le caractère de joie partagée par tous, qu’on voulait lui imprimer.
C’est pourquoi les hommes ont décidé de se mettre à la « popote » et de servir eux-mêmes des épouses et des enfants ravis et résolument mis en humeur de franche gaieté par cette initiative si peu habituelle, qui a eu pour effet de dissiper rapidement le court moment de sérieux, de solennel et d’une certaine gêne, qui a marqué l’arrivée dans cet endroit peu familier et la bénédiction paternelle de grand-papa Tremblay.
Les hommes ont voulu n’y pas laisser leur réputation et tout a marché rondement. Admettons entre nous que les épouses avaient si discrètement multiplié la variété des plats et autre délices culinaire, que la tâche en était grandement facilitée.
Au lieu des trois ou quatre tablées des années précédentes, qui n’étaient pas sans susciter un petit sentiment de frustration chez la jeunesse reléguée au second rang ou des longueurs que la marmaille réprouvait d’incursions ou de chamaillages, qui mettaient les mamans dans tous les états, chacun a pu donner satisfaction en même temps à un appétit que tenaillaient la vue et le fumet des bonnes choses qui arrivaient sur la table de service, ou l’apéritif qu’on ne ménageait pas à chaque arrivant « en mesure d’absorber un coup de petit blanc ». Le choix était généreux, et comme les autres convives, le journaliste du « Soleil » est vivement entré dans l’esprit de famille et de bonne compagnie.
TOUT LE MONDE DANSE
Puis les tables disposées en fer à cheval, où la section des grands a relevé des défis Pantagruel, tandis que la jeunesse y allait d’aussi bon cœur de son côté et que le coin des enfants prédominait par le bavardage et le « grouillage » furent vite dégarnies, à la suggestion de la famille, « qu’il fallait maintenant se trémousser sans autre délai, pour faire descendre ça un peu ».
Pas de vaisselle à laver et de petits, à l’occuper, pour les mamans! C’était vraiment le temps de profiter de l’aubaine, pendant qu’ils couraillaient tous ensemble, sans crainte des dégâts, « qui pouvaient se faire au deuxième étage », où il fallait antérieurement reléguer cette proliférante progéniture, quand le souper du Jour de l’An se faisait à la maison ».
Et d’ailleurs, ce sont les petits, qui ont commencé le bal, l’un avec une chanson, l’autre, avec sa récitation du temps des Fêtes. La jeune Chantal de deux ans et demi de François le dernier de la famille, a pris la vedette, par ses mimiques et son interprétation de « Gaston au téléphon ».
Aux jeux de groupe, où la chaise honteuse a suscité le plus d’adeptes et d’enthousiasme, ont bientôt succédé les danses à gogo et le « carré », aux accords entrainants de l’orchestre improvisé de Lucien, au piano, de Donald, à l’accordéon, et d’André, à la guitare, pendant que les mordus des cartes s’attablaient à d’enlevantes parties de Charlemagne.
Ce n’est que tard dans la soirée, lorsque la marmaille a commencé à donner des signes de ralentissement dans son remue-ménage ou dans son tiraillement pour « twister » ou tourner la bastringue avec maman ou papa, que les familles les plus éloignées ont commencé à penser au retour qu’il fallait faire à la maison.
Et contrairement aux années précédentes, où le groupe des jolies filles ou garçons « en âge » de Jean-Paul, de Lucien ou de Marguerite ne s’était peut-être pas tellement senti à l’aise avec leur ami ou amie, c’est la jeunesse qui semble avoir trouvé cette année, que la réunion familiale du Jour de l’An se terminait à trop bonne heure.
Note : source du texte original
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/
Hommage à… – Tremblay (Jacques), 1927-
Ingénieur civil émérite
L’ingénieur civil Jacques Tremblay est né à Shawinigan le 18 septembre 1927 de Joseph-Philémon (dit Paul) et Dorilda Laquerre.
Il fait ses études à l’Institut de Technologie de Shawinigan et termine l’Immatriculation Senior au même endroit et se dirige ensuite vers l’Université d’Antigonish en Nouvelle-écosse. Nous le retrouvons ensuite à l’Université McGill où il obtient en 1951 un baccalauréat en génie civil. En 1983, l’Institut canadien des ingénieurs lui décerne le titre de « Fellow ».
Le 6 juillet 1953, à Chicoutimi, il épouse Michèle Perron, fille de Laure-Anna Riverin et Euclide Perron. Leurs enfants sont : Jacqueline, Robert, Guy, Bernard, Frédéric et Philippe.
Après 9 ans de pratique comme ingénieur civil, dont 5 pour le Gouvernement canadien et 4 autres comme surveillant de chantiers de construction, il s’associe à Jacques Héroux, également ingénieur civil, pour fonder la firme de génie-conseil « Tremblay, Héroux et Associés », avec bureau à Québec pour quelques temps et à Shawinigan définitivement.
Pendant 10 ans, il poursuit différentes études de spécialisation en charpente aux universités Laval et Montréal. A titre d’ingénieur-consultant, Jacques Tremblay réalise un grand nombre travaux de charpente et de génie civil ainsi que divers travaux de réfection dans les barrages et les centrales hydroélectriques de la Mauricie.
Voici quelques autres de ses engagements professionnels : station météorologique dans l’Arctique, fondation et charpente de l’aréna de Kanawaké, fondation et charpente pour 5 centres de contrôle de trafic aérien (VOR), viaduc au-dessus du boulevard des Hêtres à Shawinigan, etc.
Quant à ses activités non-professionnelles, il est Directeur à l’Association des Ingénieurs-conseils du Canada durant 5 ans, Président de cette Association en 1982-83, vice-président de Pluritec Ltée de 1972 à 1982, puis président de ce bureau d’ingénieurs civils pendant 15 ans, de 1982 à 1997.
M. Tremblay a reçu une mention d’excellence de l’Institut canadien des fabricants de charpentes d’acier pour la récupération et le recyclage d’une tour de l’Hydro-Québec en une tour d’observation à la Cité de l’énergie de Shawinigan.
Pour venir en aide à ses concitoyens, il a été Directeur de l’oeuvre des terrains de jeux (O.T.J.) et s’est impliqué dans les oeuvres paroissiales de Notre-Dame-de-la-Présentation de Shawinigan, secteur Sud.
Frère Alfred Larivée, FIC
Le 15 février 2010
Cliquer ici pour consulter l’ascendance de Jacques Tremblay
Note : source du texte original
http://www.histoireshawinigan.com/articles.php?lng=fr&pg=424
Alfred Tremblay, explorateur, citoyen éminent
Trois expéditions polaires.
Exploration et prospection.
Souvenirs et réminiscences.
Conseiller des gouvernements.
Explorateur nommé à 85 ans, officier de l’Ordre du Canada.
Alfred Tremblay, grand explorateur, est né à Saint-Henri de Lévis, Qc le 23 aout 1887.
Fils de Léon Tremblay, né à Baie Saint-Paul et d’Eugénie Tardif, née à Saint-Henri.
Cousin de Anai Tremblay de Saint-Henri, lequel était le beau-père de James O’Connor.
Monsieur Alfred Tremblay, à 85 ans, explorateur dans l’Arctique, fut nommé Officier de l’Ordre du Canada.
Il était bien heureux, aux fêtes, de recevoir une carte de “son ami” le gouverneur général du Canada, Monsieur Roland Michener. ” C’est mon ami puisqu’il m’a envoyé une carte ” dit-il avec logique.
” Je suis allé à la plus belle et à la plus grande de toutes les Universités, celle de la nature. Toute ma vie, perpétuel étudiant, je m’y suis instruit, et encore aujourd’hui, j’apprends chaque jour… “.
Le métier qu’il a exercé pendant de nombreuses années est celui qu’on peut qualifier de plus difficile de tous : explorateur. ” Le plus dur, le plus périlleux, le plus hasardeux mais en même temps le plus beau de tous les métiers. J’ai eu la plus belle vie qui soit et je ne la donnerait pas pour un milliard de dollars…. ” a-t-il déclaré au cours d’une entrevue avec Monique Duval du Journal Le Soleil.
Le nom d’Alfred Tremblay est peu connu. On s’explique d’ailleurs mal que cet homme, dont la vie a été vraiment extraordinaire et qui a rendu de grands services aux gouvernements de son pays et de sa province, ait toujours été dans l’ombre.
Jeune, je voulais être missionnaire et exercer mon apostolat dans les endroits les plus périlleux de la Terre. Mon intérêt pour la géologie m’a fait changer d’orientation : ” ce gout d’être missionnaire, je l’ai transposé au service de mon pays ” Le Canada ” précise-t-il “.
En 1909, à l’age de 22 ans, il s’embarque avec le capitaine Joseph-Elzéar Bernier, pour sa première expédition dans l’Arctique, expédition organisée par le gouvernement fédéral.
En 1912-1913, encore avec le capitaine Bernier, mais cette fois sans rapport avec le gouvernement, il en entreprend une seconde expédition d’une goélette la ” Minnie Maud “, le plus petit vaisseau à s’être rendu dans les régions polaires, goélettes sans moteur, et qui n’avait que les voiles pour se mouvoir.
Cette expédition, la plus mémorable de sa carrière, a été racontée dans un ouvrage écrit par A.B. Reader, sous le titre de ” The Cruise of Minnie Maud “, ouvrage publié en 1921, aux presses de l’Evènement Journal. (édition Artic Exchange and Publishing Limited).
À 85 ans on le retrouvera à l’hopital Saint-Augustin de Courville, retenue par la maladie.
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Article de Monique Duval, Le Soleil de Québec, 13 janvier 1973.
Volume Esquisse 1979, page 384.
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M. Alfred Tremblay, explorateur des régions polaires, a quitté récemment la baie d’Hudson pour poursuivre ses recherches dans la terre de Baffin et ses études du pôle magnétique.
M. Tremblay, qui prit part aux expéditions du capitaine Bernier (1910-1911, 1912-1913), a réussi déjà à atteindre Igloolik et Fury, et le Détroit Hecla, régions qui n’avaient pas été visitées depuis la première exploration qui en a été faite par sir E. W. Parry en 1822-1923.
M. A. Tremblay a parcouru à pied plus de quatre milliers de milles et a effectué d’importants levers cartographiques.
L’explorateur etait accompagné de MM. A. Barbeau et ? Talbot.
La baie dHudson sera suivie jusqu’au canal de Fox, puis les voyageurs longeront le côté nord-ouest de la terre de Baffin.
La durée approximative de ce voyage a été évaluée à deux ans.
(La Géographie, XXXIX, p. 242). P. G.
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The history of population of this area dates back approximately four thousand years, with numerous archaeological sites on the island reflecting the area’s earliest inhabitants.
The first European contact came with the arrival of the British ships, HMS Fury and HMS Hecla, under the command of Captain William Edward Parry, which wintered there in 1822.
Later, American explorer, Charles Francis Hall visited Iglulik in 1867 and 1868 in search for survivors of the lost Franklin Expedition.
In 1913, Alfred Tremblay, a French-Canadian prospector with Captain Joseph-Elzear Bernier’s expedition to Pond Inlet, extended his mineral exploration overland to Iglulik, and in 1921, a member of Knud Rasmussen’s Fifth Thule Expedition visited the island.
The first permanent presence by southerners in Iglulik was with the establishment of a Roman Catholic Mission in the 1930s.
Later in that decade, the Hudson’s Bay Company established a trading post – and the community became one of the first in the region with an RCMP station, day schools, and clinics.
Le blogue de Jacques Gauthier
Euclide Tremblay, devenu frère Marie-Dominic et ordonné prêtre à 63 ans
J’ai donné en octobre 2013 une retraite sur la spiritualité de Thérèse de Lisieux au Monastère des Petits frères de la Croix dans Charlevoix au Québec. Je vous propose l’étonnant parcours d’Euclide Tremblay, devenu frère Marie-Dominic, prieur de cette communauté, ordonné prêtre à 63 ans. Je le remercie de m’autoriser à vous partager des extraits de ce portrait écrit par Sarah-Christine Bourihane et que l’on retrouve intégralement sur le site de la communauté: “Les méandres d’une vocation: Marie-Dominic, prêtre à l’heure de Dieu”. Les voies de Dieu ne sont pas les nôtres, mais “tout est grâce” quand on s’abandonne à sa miséricorde.
Marie-Dominic (né Euclide Tremblay) est l’exemple parfait qu’il n’y a pas d’âge pour devenir prêtre. «Mes plus beaux souvenirs sont l’enfance : tout jeune je rêvais de devenir prêtre et quand j’allais jouer chez mon cousin, on jouait toujours à la messe » se rappelle-t-il en évoquant ses huit ans. «J’ai toujours aimé prier et je pensais toujours à la prêtrise. Le mois de Marie, je faisais un autel à Marie, à Noël, des crèches.»
«À 15 ans, j’étais à l’école secondaire et j’ai lu par hasard un livre, une biographie d’un frère du Sacré-Cœur d’Arthabaska mort à 18 ans comme un saint. Ça m’a beaucoup rejoint. Comme il y avait un juvénat dans ma paroisse, j’y ai passé 3 jours et j’ai beaucoup aimé l’ambiance.»
Il décide alors de se soumettre au test pemettant d’entrer dans la communauté enseignante que sont les frères du Sacré-Cœur. Trop de mathématiques pour Marie-Dominic, il échoue. «Mes parents, en m’ayant vu pleurer, sont allés voir le frère recruteur et moi je suis allé à l’église durant ce temps pour que ça marche. J’ai été accepté.» Il passe ainsi du postulat au noviciat pour finir par prendre l’habit avec cinquante autres frères de diverses provinces canadiennes. Une autre époque quoi !
«J’ai fait des vœux d’un an. Comme je ne me lançais pas dans l’enseignement, ils m’ont mis à la cuisine, mais je n’étais plus heureux. Ça commençait à changer car ils avaient, entre autres, enlevé leur habit traditionnel. On dit que lorsque l’on n’est pas heureux, ce n’est pas notre place. À 21 ans, j’ai alors quitté les frères.»
Changement de cap
«Quand j’ai quitté les frères, je me suis dit que le mariage était la voie.» Il finit alors par se marier à l’âge de 26 ans avec une fille qui en a 18. «Moi je me disais qu’on était mariés pour la vie, le sacrement était important pour moi.». Cependant, en raison de son jeune âge, sa femme n’a pas le même sens de l’engagement que lui.
Après une période épineuse, ils se séparent en 1984. «Je savais c’était quoi une vie de famille déchirée, donc j’ai effectivement trouvé la séparation difficile, en particulier pour notre petit Dominic, qui avait à peine sept ans.»
«Tout de suite après ma séparation, le goût de la vie religieuse m’est revenu. Avec ma femme, je ne pratiquais pas, même si je sentais toujours Dieu dans mon cœur. Je me suis mis à lire sainte Thérèse le soir; je lisais ça tout seul, je trouvais ça si beau. Puis un soir où je trouvais la solitude très difficile, je décide d’appeler SOS téléphone que j’avais vu dans le journal. Le monsieur au bout du fil voyait que j’avais la foi et me dit : ˈˈPourquoi tu ne vas pas faire un tour chez les Petits frères de la Croix à Valcartier ?ˈˈ »
L’inattendu arrive
Marie-Dominic n’écoute finalement pas les conseils de son interlocuteur. Il continue son chemin, dans la douleur de la séparation. «À un moment donné, j’inspectais des maisons un peu partout pour les assurances dans le cadre de mon travail. J’ai inspecté une maison juste en face du monastère. Je suis finalement allé voir par curiosité c’était quoi au juste les Petits frères de la Croix. Quand j’y suis arrivé, c’était la messe.»
«J’ai été séduit par le fondateur qui célébrait sa messe; pour moi il respirait Jésus. Je suis parti de là un peu comme le jeune homme riche. Tout triste, je me suis dit : ˈˈJe ne peux pas entrer dans cette communauté: j’ai un enfant et pour l’Église, je suis encore marié.»
Le temps passe, sans que Marie-Dominic ne se soit bien informé des démarches relatives à la nullité de mariage. Puis arrive un grand malheur : son fils unique Dominic meurt d’un accident de vélo. Il avait neuf ans. On peut aisément imaginer le double choc : en à peine deux ans il perd sa femme et son fils. Il vit l’épreuve dans l’abandon à Dieu. C’est en s’accrochant à Lui qu’il réussit à vivre son deuil dans une relative tranquillité. Porté par sa foi, Marie-Dominic est convaincu que son fils intercède pour lui, du haut du Ciel.
La vraie vocation
Marie-Dominic commence alors des démarches pour obtenir la nullité de mariage sans laquelle il ne pouvait entrer chez les Petits frères de la Croix, vers qui il se sent de plus en plus attiré. «J’ai passé une fin de semaine au Montmartre à Québec. J’entends alors un prêtre dire que le 9 avril prochain, ce sera le centenaire de l’entrée de la petite Thérèse au Carmel, à l’automne 87, Je désirais beaucoup entrer chez les petits frères le jour du centenaire de la mort de la petite Thérèse, mais je n’avais pas encore eu ma nullité de mariage.»
Il faut savoir que Marie-Dominic a toujours voué une admiration particulière à sainte Thérèse. Sans doute parce que la voie de l’humilité lui est familière. «J’avais toujours aimé sa spiritualité et s’il y en a une qui pouvait m’enseigner la voie de la petitesse, c’est bien elle. Elle m’a appris la confiance, car je suis un peu d’une époque où on disait : “Ne fait pas ça, Dieu va te punir. ” J’ai encore à me défaire de cet esprit-là.»
Pour des raisons administratives, obtenir la nullité le 9 avril paraît chose impossible. Je vais alors au monastère et en parle au frère portier. Il me dit que je pourrais entrer comme postulant. J’ai donc pu entrer le 9 avril 1988. Et j’ai reçu ma nullité à l’automne.» Euclide Tremblay est ainsi devenu Marie-Dominic de Sainte-Thérèse. Sainte-Thérèse, en raison de sa dévotion et Dominic, à cause de son fils.
«La plupart des frères gardent leurs noms de baptême plus un nom religieux, mais autrefois les religieux changeaient de nom pour mourir à leur passé. C’est pourquoi j’ai changé de nom : parce que j’entrais au monastère à 40 ans, je voulais laisser mon passé derrière. Aussi parce qu’avant que j’entre au monastère, j’allais parfois à la messe avec Dominic au Sanctuaire de Sainte-Anne de Beaupré, avant qu’il ne meure. Je demandais au Seigneur qu’il en fasse un prêtre vu que je ne pouvais pas devenir religieux. J’ai donc voulu prendre son nom car c’est comme si ma vocation prenait naissance dans sa mort. »
Une vocation dans la vocation
«Depuis le jour où je suis entré au monastère, je n’ai jamais regretté une journée.» Il devient frère portier durant 18 ans, tâche qu’il affectionne beaucoup puisqu’il aime écouter les gens. Mais il n’a pas le moindre soupçon qu’il pourrait encore recevoir un nouvel appel…le premier pourtant qu’il avait reçu il y a bien longtemps. «Quand je suis entré ici, j’ai dit au Seigneur que je ne voulais pas être prêtre. Je ne m’en trouvais pas digne. Entrer au monastère me suffisait. J’étais déjà comblé.”
«J’avais mis l’idée de côté jusque dans les années 2000. Et là, ça m’est revenu. Je voyais passer des prêtres à l’hôtellerie et je me disais : «Qu’ils sont chanceux, j’aimerais aussi être prêtre.»
«Et là j’en ai parlé à mon directeur spirituel, un jésuite de Montréal et il m’a dit : “Parles-en à ton prieur et laisse ça aller.” J’en ai parlé au prieur de l’époque, mais ça n’a pas bougé. J’en ai parlé à celui qui lui a succédé, rien non plus. Je me disais alors que j’avançais en âge, qu’on était rendu seulement huit frères et que je ne pouvais pas faire des études parce qu’à l’époque, pour les faire, il fallait sortir du monastère.»
Puis en 2007, Marie-Dominic se rend à la Fraternité du cœur de Jésus, à Chicoutimi. Le Père Simon, son fondateur, lui dit : «J’ai l’intention de créer un studium pour les deux monastères afin de former des prêtres, mais sur place. Est-ce que ça t’intéresserait?» «Et là j’ai tout de suite senti en moi une porte qui s’ouvrait.» En raison de son expérience comme moine, Marie-Dominic suit une formation accélérée qui le conduit à l’ordination, en 2011. Son rêve d’enfance se réalise ainsi, à 63 ans.
«Je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère.» (Ps 130). «De plus en plus, je me sens petit dans mon appel de prêtre. Je vois toutes mes limites, en plein ministère parfois, et je me dis : ˈˈ Seigneur, mais qu’est-ce que je fais ici ?ˈˈ Puis je dois me rappeler que le Seigneur m’a voulu prêtre. Et prieur, c’est pareil. Sauf que prieur c’est pour un certain temps, mais prêtre c’est pour la vie.»
À travers ses doutes, Marie-Dominic réalise néanmoins que le Seigneur lui donne ce qu’il lui faut au jour le jour. Que s’il ne s’en croit pas capable, Dieu lui fournit ce qu’il faut. Il aime à se rappeler combien fut grande la miséricorde du Seigneur dans sa vie.
Être prieur d’une communauté monastique en 2014 et être le seul prêtre présent au monastère comporte certainement de nombreux défis. «À l’époque de mes vingt ans, me raconte-t-il, les postulants arrivaient déjà avec une base solide de foi et étaient mieux préparés à vivre l’obéissance.» Aujourd’hui, un prieur doit faire face à des entrées de tous âges où chacun a son histoire, ses blessures et ses exigences.
Puis évidemment, les conditions de la vie communautaire ajoutent souvent à ce lot d’épreuves. «La vie communautaire, c’est très difficile, mais je réalise que c’est très beau et très grand aussi, comme des cailloux dans un sac. C’est à force de se frotter les uns aux autres qu’ils deviennent beaux» constate avec émerveillement Marie-Dominic.
Même s’’il se sent tout petit pour accomplir ce grand ministère, il est vraiment reconnaissant envers la grandeur de la miséricorde de Dieu à son égard. Et s’il n’est peut-être pas le prédicateur charismatique qui soulève les grandes assemblées, il n’en rayonne pas moins par son humilité.
«Je n’ai pas à me vanter, car la seule chose qui vient de moi est d’avoir dit oui. Je ne peux m’enorgueillir de rien. Je vois tout ce que je suis, toutes les limites que j’ai et toutes les fois où Dieu est venu me chercher; j’aurais pu dévier complètement. Le Seigneur est patient et j’en suis un témoin .»
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