Ancêtre Chabot

Mathurin Chabot

Le premier Chabot qui soit connu au Canada se nommait Mathurin Chabot. Il se maria à Québec le 17 novembre 1661 ; il déclara dans son contrat de mariage passé le 3 novembre 1661 devant le notaire Andouart à Québec qu’il était le fils de feu Jean Chabot en son vivant bourgeois de St Gilles de Nolliet en Poitou, évêché de Luçon, et de Jeanne Rodé, ses père et mère. Le mariage fut célébré le 17 novembre à l’église Notre-Dame de Québec et, dans l’extrait de mariage rédigé par le père Paul Ragueneau, il est dit que Mathurin Chabot est le fils de Jean Chabot et de Jeanne Rodé, de la paroisse de St-Hilaire, évêché de Luçon.

Mathurin Chabot se maria à Marie Mésange, fille de défunt Robert Mésangé, du bourg de Ventrousse, pays de Perche, évêché de Chartres, en France, et de Madeleine Lehoux, ses père et mère.

Assistaient à ce contrat de mariage:Jacques Lehoux, grand-père de la dite Marie Mésange;Jeanne Jahan, belle-mère ; Jean Lehoux, oncle ; Robert Paré, oncle à cause de Françoise Lehoux, sa femme ; et plusieurs autres personnes de Québec et de Beauport.

Mathurin Chabot fut confirmé par Monseigneur Laval au Château Richer, le 15 avril 1662, cinq mois après son mariage; il est dit dans l’acte de confirmation avoir été confirmé le 15 avril 1662 ; contrat passé le 3 novembre 1661, marié le 17 novembre 1661, inhumé le 30 septembre 1696. Marie Mésange mourut en 1692.

Il est dit dans l’acte de confirmation qu’il avait 26 ans, ce qui fait remonter la date de sa naissance à 1636.

Mathurin Chabot a vécu à Québec d’abord, où il s’était construit une petite maison en bois sur la rue Sault au Matelot, Basse Ville, petite maison qui figure dans l’inventaire de ses biens fait après sa mort en 1696.

Il devint fermier au Château Richer de 1660 à 1665, d’une propriété au Sault à la Puce, appartenant à Toussaint Toupin, bourgeois de Québec; dans le contrat de louage, on voit la signature de Mathurin Chabot, qui est une bonne signature et qui reste semblable pendant 26 ans jusqu’au mois de mars 1696, peu avant sa mort. Ses deux dernières signatures furent données dans les derniers arrangements de famille, en présence de presque tous ses enfants.

En 1665, Mathurin laisse le Château Richer avec sa femme et ses trois petits garçons: Michel, Joseph et Pierre. Il vint résider à St-Pierre, Ile d’Orléans, sur une propriété de 2 arpents de largeur sur la profondeur ordinaire, c’est-à-dire la moitié de la largeur de l’Ile et il demeura sur cette terre pendant près de dix ans; il acheta alors la terre sur laquelle il vécut jusqu’à sa mort (terre de 3 arpents sur la profondeur ordinaire) qu’il acheta de Nicolas Delage et que celui-ci avait obtenue de Monseigneur Laval par un titre de concession en date du 10 mars 1670 passé devant Paul Vachon, notaire.

On n’a pu retrouver l’acte de vente par Delage à Mathurin Chabot, mais on voit par un acte notarié passé le 26 octobre 1678 que Mathurin Chabot acheta une autre terre semblable de grandeur et voisine à l’est de celle qu’il avait acheté auparavant de Nicolas Delage. Il est certain cependant que Mathurin Chabot possédait comme propriétaire dès avant 1678 la terre qu’avait concédée Nicolas Delage et qu’il la conserva jusqu’à sa mort en 1696.

Mathurin Chabot et sa femme possédaient ainsi deux belles terres dans l’ile d’Orléans. Ils avaient une famille nombreuse: 7 garçons et 8 filles. Quelques-uns de ses enfants moururent an bas âge. Marie Mésange mourut en 1692 et Mathurin Chabot fut inhumé le 30 novembre 1696; à l’époque de sa mort, il avait encore 9 de ses enfants dans l’Ile, savoir Michel, Joseph, Jean, François, Antoine et 4 filles: Marie-Louise, Marguerite et une autre; Marie-Louise fut nommée dans l’acte de tutelle préparé en octobre 1696.

Il y avait encore un autre garçon: Pierre Chabot né en 1665; lors du décès de ses parents, il était absent et il n’est fait aucune mention de lui dans les derniers arrangements de famille. Il vivait au loin dans les Illinois. Il ne revint au pays qu’en 1717 avec deux enfants: Pierre et Catherine, âgés de 10 et 12 ans, qu’il déclara avoir eus en légitime mariage avec Symphrose Tapakoé; étant devenu veuf, il confia ses enfants à son frère Antoine Chabot, curé de Ste-Anne de Beaupré. Pierre Chabot se remaria au printemps de 1718 à Dorothé Mercier et retourna au pays des Illinois au village de Kaskakia (aujourd’hui Cacacia) et il mourut en 1723 à 58 ans, sans avoir revu ses enfants. Il avait laissé de l’argent à son frère Antoine pour les élever et il en avait aussi prêté à ses frères Michel et Jean ce qu’ils peuvent devoir à la succession de leur frère Pierre et il légua à Pierre Chabot et Catherine Chabot, son neveu et sa nièce. Les enfants de feu son frère Pierre Chabot, mort au pays des Illinois, nés de son légitime mariage avec Symphrose Tapakoé tous les biens qu’il avait acquis avec les argents à lui confiés par son frère Pierre.

Mathurin, avant de mourir, réunit tous ses enfants à l’exception de Pierre qui vivait donc dans le pays des Illinois et tous ensemble consentirent que la terre fut attribuée à François Chabot alors âgé de 23 ans. François la garda comme propriétaire jusqu’en 1703, l’année de sa mort à 30 ans. François Chabot laissa une veuve Marguerite Noël et trois petites filles qui moururent en bas âge. La terre fut alors partagée entre tous les enfants de Mathurin Chabot, qui se réunirent en 1715 et la cédèrent à Jean Chabot, le mari de Eléonore Eneault. Celui-ci la garda un an seulement et il la céda en 1716 à son fils ainé Jean Chabot, qui se maria à Marie Dufresne en 1718. La terre resta alors la propriété de la famille Jean Chabot et de ses descendants jusqu’en octobre 1905. Cette terre est située quelques arpents à l’est de l’église de St-Laurent et voisine de celle que Mathurin Chabot acheta le 26 octobre 1678 de Louis Bibet, maître farinier de Ste-Famille et qu’il donna à son fils Jean Chabot, le 4 juin 1690.

Mathurin Chabot mourut à 60 ans, plusieurs de ses enfants et de ses descendants ne dépassèrent pas cet âge.